Cette saison en Guadeloupe, nous avons vécu un moment exceptionnel : la pêche d’un gros permit à la mouche ! Une prise inoubliable partagée avec deux super pêcheurs : Damien et Valentin. Voici le récit…
Pêche du permit à la mouche : rare et difficile à envisager en Guadeloupe
Les eaux de Guadeloupe abritent une vraie population de permit (Trachinotus falcatus), nous en faisons l’observation de manière relativement fréquente, à certaines périodes de l’année. Cependant, la pêche d’un permit à la mouche, qui plus est d’un gros spécimen s’avère très relevée. Du fait de la méfiance légendaire de ce poisson, et surtout des zones où il se trouve, qui sont en général très encombrées et incompatibles avec ce genre de technique. En effet, les permit guadeloupéens évoluent aux plus près des récifs coraliens.
Valentin et Damien, notre binôme de pêcheurs à la mouche.
Valentin a 29 ans. Il a commencé la pêche à la mouche à l’âge de 10 ans en traquant les black-bass de l’étang situé en face de chez lui. Aujourd’hui il trouve son bonheur dans la pêche multi-espèces.
Son métier est directement lié à sa passion. En effet, il est fabricant de mouches depuis plusieurs années sous le nom de “Mouches Bernard” et il ne monte pas moins de 70 000 mouches par ans.
Damien a 40 ans. Pêcheur depuis tout petit, c’est à 12 ans qu’il a commencé la pêche à la mouche. Il aime rechercher les truites et les ombres sur la basse rivière d’Ain et les chasses de thonidés dans la région varoise, lorsque vient la saison. Il voyage dès qu’il le peut, et a déjà une belle liste de destinations à son actif, il guide aussi dans un centre de voyage de pêche en Irlande (Voyage Pêche Irlande).
Valentin et Damien sont deux potes, liés par leur passion commune. Ils se retrouvent en Guadeloupe en ce début d’année pour un trip dédié à la pêche. Leur seule mission : s’amuser. Découvrir de nouvelles espèces et profiter sans pression de cette première expérience en “exo”, avec tout de même l’espoir de capturer leurs premiers bonefish. C’est sur notre bateau dédié à la pêche à la mouche : le Mitzi Skiff, qu’ils ont vécu une matinée de rêve. L’aîné des deux compères nous raconte son incroyable prise.
Le récit de la pêche de ce permit à la mouche, par Damien.
“Nous sommes en pêche quand Valentin aperçoit deux énormes queues percer la surface sur un récif, à une cinquantaine de mètre de nous. Nos yeux de novices peinent à les identifier, mais Julien nous dit rapidement : “ les gars, c’est des mégas permit !”. Paye ta pression ! Fidèles à notre roulement, c’est à Valentin de les attaquer en premier. Rapidement à distance de lancer, mon collègue arrive à poser plusieurs fois 2 ou 3 différentes mouches de sa collection exo. La pression est à son comble. Les poissons sont à moins de 20m de nous, la tête en bas, queue énorme en l’air. Si l’un des deux prends la mouche, le ciel risque de nous tomber sur la tête ! Et le potentiel rush qui suivrait serait certainement démentiel… Nous sommes comme trois mômes surexcités ! Malgré toutes les tentatives de Val, les poissons ne mordent pas. Puis nous les perdons de vue. Mais ce n’est pas grave, la scène était majestueuse, et la montée d’adrénaline puissante ! Les images restent imprimées dans notre cerveau. Allez, continuons notre descente du flat. Depuis son perchoir à héron, à l’arrière de son bateau à fond plat, Julien repère rapidement un beau groupe de bonefish, à une grande distance. Je prends la place de Val, qui tremble encore. Et qu’est-ce qu’on ne voit pas quelques instants plus tard… nos deux énormes permit qui nous font comme un signe de la queue, à 30 mètres du bateau. C’est à mon tour de trembler, canne en main. J’allais choisir une mouche, quand Val me dit “Dam’s, met ce crabe” (qu’il vend dans sa boutique). Le conseil de ouf ! Merci mille fois mon pote ! Julien m’approche, je tire une, deux ou trois fois, je ne sais même plus, pose, mais sans aucune réaction de leur part. Je tremble en essayant d’imaginer ce qu’il peut m’arriver. Je fouette à nouveau, Julien me dit de laisser couler le crabe. Les deux paquebots s’approchent. Notre guide lance : “Il y en a un qui y va !”. Je vois un mouvement suspect puis ferre dans le doute… Et voilà le ciel qui nous tombe sur la tête. Le poisson démarre au quart de tour et traverse le flat avec une puissance hallucinante. En un clin d’oeil, il me sort 100 ou 150 mètres de backing.”
« Julien gère le bateau comme un chef, on arrive à débloquer trois fois la ligne qui frottait sous des coraux. Heureusement que j’avais vu gros et que j’avais monté 200 mètres en 65lbs avant de venir ! Le poisson sort enfin du flat et prend le large. Nous nous rassurons un peu mais la peur de le perdre est toujours là. Le combat qui suit est titanesque. Je suis obligé de mettre la pression à deux mains sur le blank ! Julien a le réflexe de positionner le skiff entre le poisson et le flat, gardant notre précieux combattant en eau libre. Après 45 minutes de stress qui ont fait trembler chaque partie de mon corps, le poisson remonte enfin. Julien l’attrape fermement au niveau de la queue. Ça y’est on l’a. J’hurle deux ou trois fois, j’évacue le stress et la pression constante de faire la moindre erreur (un noeud qui casse, une décroche, une coupe…). Mais ça y’est, on l’a ! C’est notre poisson à tous les trois, un pur moment de magie que seule la nature peut nous faire vivre. Et particulièrement la mer. Les photos sont prises rapidement, il ne faut pas fatiguer encore plus cet extraordinaire cadeau halieutique. Notre guide s’occupe de la remise à l’eau. Le poisson repart sans problème. Tout a été parfait, les planètes étaient toutes alignées ! Une journée de malade, dans un cadre tout aussi fou, avec les copains ! »
Outre le permit qui comme vous l’aurez compris est une prise rare et très difficile à envisager, nous avons en Guadeloupe de nombreuses autres espèces reines de la pêche à la mouche. N’hésitez pas, contactez moi !
tel : (+590) 06 90 59 39 00
mail : julien.guidedepeche@gmail.com
Retrouvez un article à ce sujet dans le numéro 445 du magazine Pêche en Mer (Aout 2022).
Impressionnant ! Et bravo pour le contenu de qualité
Merci beaucoup !